Le Monde | Sous la pression du fonds activiste Elliott Management, le géant pétrolier britannique BP opère un revirement majeur, recentrant ses activités sur les hydrocarbures et réduisant ses investissements dans les énergies vertes, malgré de précédents engagements climatiques forts et une récente baisse de ses bénéfices.
“Le revirement de BP sur ses engagements climatiques est survenu quinze jours à peine après la découverte de la prise de position d’Elliott,” relève Tarek Bouhouch, le représentant pour la France de Follow This, un actionnaire vert qui est au capital de BP. “La direction a paniqué.” Le fonds new-yorkais a en effet immédiatement fait savoir qu’il souhaitait que BP se défasse de ses avoirs liés à la transition énergétique, se concentre sur les hydrocarbures et réalise des économies, afin de libérer des flux de trésorerie qui pourront être rétrocédés aux actionnaires.
Mais les autres actionnaires n’ont pas l’intention de “laisser Elliott faire la loi,” rétorque Tarek Bouhouch. Il rappelle que BP a fait avaliser ses engagements climatiques lors d’un vote en 2022 soutenu par plus de 80 % des actionnaires.
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M. Bouhouch rappelle qu’en interne les analystes de BP prévoient un pic pétrolier en 2025, suivi par un déclin de la consommation d’hydrocarbures. “Il est particulièrement perturbant que le groupe ignore l’avis de ses propres experts,” glisse-t-il.
Pour signaler leur mécontentement, un groupe de 48 investisseurs a réclamé un vote sur la nouvelle stratégie de BP lors de l’assemblée générale du 17 avril. Faute d’avoir obtenu gain de cause, ils ont orchestré un mouvement de révolte inédit contre Helge Lund, qui est démissionnaire. “Nous avons obtenu que 24 % des actionnaires votent contre sa reconduction,” dit Mark van Baal, le fondateur de Follow This.
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